Jeudi 21 janvier 2016, en fin d’après-midi, Mathieu Cahn (Adjoint au Maire de Strasbourg pour la Meinau, Conseiller départmental) avait choisi le club-house de la section Football de l’Association Sportive d’Électricité de Strasbourg pour y inviter les forces vives de la Meinau afin de leur adresser ses vœux.
De nombreux acteurs associatifs, de l’enseignement et des organismes publics avaient répondu à l’invitation, ainsi que la quasi-totalité des officiels de proximités, Jean-Luc Jaeg (représentant le Préfet du Bas-Rhin), Philippe Bies (Député), Anne-Pernelle Richardot (Conseillère régionale et adjointe au Maire pour Neudorf), Jean-Philippe Maurer (Conseiller Départemental), …
En guise d’introduction, Mathieu Cahn avait demandé au groupe strasbourgeois Stradis2rue d’introduire musicalement cette soirée conviviale. Une très belle découverte pour le public présent. Les trois jeunes musiciens (percussions et cordes), âgés de 16 et 17 ans, ont agréablement surpris par leur dynamisme et leur dextérité.
En commençant son intervention, Mathieu Cahn a d’abord insisté sur les événements tragiques qui ont ébranlé le pays tout entier. « Depuis des mois, nous vivons donc dans ce climat angoissant, cette ambiance oppressante et la peur ; la peur pour sa sécurité et celle de ses proches, la peur de la menace invisible, qui parfois peut vite devenir la peur de l’autre et le repli sur soi. Ce serait pourtant la pire des choses que de sacrifier notre liberté, notre ouverture et notre humanité à cause de la peur, parce que c’est justement ce que veulent, ces barbares.
Pour faire face à cette barbarie je pense que nous nous devons d’éviter deux écueils. Le premier est celui de la division : c’est l’un des objectifs recherchés par nos ennemis djihadistes. Nous ne devons pas leur donner raison, et afficher au contraire notre unité, au-delà des origines, des convictions politiques et des religions ou des non religions de chacun. Le second écueil, c’est celui du déni. Notre pays a aujourd’hui des ennemis déclarés qui veulent détruire ce qu’il incarne. A nous d’en prendre conscience et d’y apporter des réponses adaptées, avec toute la force, la fermeté et l’engagement nécessaires.
Face à ces drames, nous devons dépasser les réactions trop simples, s’opposer fermement au repli sur soi, aux crispations identitaires ou communautaristes, pour continuer à promouvoir la diversité dans le respect de ce que nous sommes, les uns et les autres, les uns vis-à-vis des autres. Car c’est au sein de nos quartiers que se tissent les solidarités du quotidien, au sein de nos écoles que se transmettent les valeurs de la République, aux quatre coins de nos rues que se construit ce si précieux vivre-ensemble. Mais ce « vivre ensemble » ne peut pas se résumer à une incantation de discours. Aujourd’hui pour le vivre réellement nous devons aussi, agir, faire ensemble.
Agir, faire ensemble, nous le faisons ici à la Meinau, comme d’autres ailleurs, notamment grâce à l’engagement des associations… Nous avons la chance de vivre ici, dans une ville, dans un quartier, qui fait vivre au quotidien, malgré les difficultés, les valeurs de la solidarité, du partage et de la rencontre interculturelle. »
L’Adjoint au Maire a ensuite insisté sur les évolutions urbaines de la Meinau. Mathieu Cahn n’a pas manqué de venir avec une annonce tout spécialement dédiée au club qui l’accueillait ce jeudi soir. « 2016 sera aussi l’année de concrétisation d’une promesse qui me tient à cœur, et dont la réalisation s’est fait bien trop attendre. Je voudrais à ce moment remercier Bernard Bloch, le président de l’ASÉS Football, pour son accueil ici et le remercier aussi pour sa patience et celle de son comité… Il y a quasiment 20 ans de nouveaux vestiaires avaient été promis pour ce stade et son club résidant… cette promesse a été reprise puis oubliée… En 2011 j’avais repris cet engagement qui s’est concrétisé en juin 2013 par une délibération du Conseil municipal allouant 1,7 millions d’euros pour la construction de vestiaires neufs et la réhabilitation des anciens. Je sais que cette attente vous a paru interminable mais, ce soir, je peux vous dire que les travaux tant attendus démarreront d’ici un mois. Et te connaissant bien, je sais que tu l’attends pour essayer de relancer ton projet d’équipe féminine ici à la Meinau. »
Après les chantiers réalisés et en cours, l’Adjoint au Maire est revenu sur « le pacte républicain, par l’emploi, l’éducation, la culture, la lutte contre les discriminations, la laïcité. Un an après, nous devons continuer à interroger notre société, à porter un regard critique sur elle. Pourquoi de jeunes Français se bricolent-ils des imaginaires de fortune, à base de complotisme, de ressentiment, de violence ? Poser cette question, ce n’est pas excuser l’inexcusable. C’est tâcher de comprendre les ruptures dans les parcours. C’est essayer de prévenir ces éloignements, ces dérives qui parfois aboutissent au pire. A travers le contrat de ville que nous avons signé à la Meinau, nous devrons insister encore sur l’éducation, l’éducation populaire et la culture, et traduire sur le terrain ces priorités politiques. »
Avant de conclure, Mathieu Cahn a questionné le rôle des élus, mis à mal aujourd’hui par une grande partie de la population. « Je veux dire ici devant mes collègues, et au delà de nos sensibilités respectives, que je n’ai pas le sentiment que nous soyons déconnectés de la réalité. (…) Notre engagement politique, c’est réfléchir, agir, assumer. Alors bien sûr, nous aimerions parfois réfléchir plus vite, agir plus vite, assumer plus vite, mais transformer une ville, cela prend du temps. Je ne voudrais pas finir sans vous remercier les uns et les autres pour votre engagement dans vos fonctions respectives et dans votre diversité… C’est cela aussi qui fait société, qui fait une cité… »
Pour Bernard Bloch, cette soirée et une triple satisfaction pour le club qu’il préside. « C’est la première fois que des élus viennent dans notre club pour nous adresser leurs vœux ainsi qu’à tous nos partenaires de ce territoire. Je le prends comme une vraie marque de reconnaissance pour le travail réalisé ici depuis de nombreuses années par l’ensemble des membres de mon comité, ainsi que par tous les entraîneurs et dirigeants. Deuxième satisfaction, même si nous l’attendions, l’annonce du commencement des travaux de nos vestiaires pour fin mars ne peut que nous rassurer. Mais ma troisième satisfaction, c’est de constater une nouvelle fois que ce quartier de la Meinau, tellement décrié, regorge d’énergie et de vitalité. Ici la Fête des peuples n’est pas qu’un événement annuel, c’est une réalité quotidienne. Mon vœux à moi, c’est que les Strasbourgeois et les médias viennent s’imprégner ici de ces couleurs, de ces cultures, de ces passerelles qui concrétisent un véritable vivre ensemble. »